Édition du mercredi 15 juin 2005
Christian Jacob, ministre de la Fonction publique, devrait organiser une rencontre à l'automne sur les salaires
Les principales fédérations de fonctionnaires - qui ont rencontré le nouveau ministre de la Fonction publique Christian Jacob depuis la fin de la semaine dernière - restent un peu sur leur faim. Selon l'UNSA et la CFDT, Christian Jacob a confirmé l'ouverture de discussions salariales pour 2006 "à l'automne".
Les fédérations ont profité de ces « prises de contact » pour faire part au ministre de leur désaccord quant à de nouvelles réductions d'effectifs parmi les fonctionnaires, laissant planer pour certains syndicats la menace de «réactions très dures» à la rentrée de septembre.
Le ministre a reçu la secrétaire générale de la CFDT-Fonction publique Marie-Claude Kervella, jeudi dernier, et celui de l'Union générale des fédérations de fonctionnaires-CGT (UGFF-CGT) Jean-Marc Canon le lendemain.
Il rencontrait successivement mardi le secrétaire général de la FSU Gérard Aschieri, celle de l'UNSA-Fonctionnaires Élisabeth David, et Gérard Noguès pour la fédération FO. Christian Jacob terminera ses entrevues ce mercredi en recevant Charles Bonissol, président de la Fédération CGC de la fonction publique, puis Yves Missaire de la CFTC.
« Nous avons trouvé un ministre ouvert, attentif à nos questions, mais nous étions vraiment dans la phase d'une première prise de contact », a déclaré mardi, à l'Associated Press, Elisabeth David (UNSA). "Sur les salaires, il y aura une ouverture de discussions à l'automne", a-t-elle ajouté.
Interrogée sur les propos du ministre délégué au Budget Jean-François Copé qui a annoncé dimanche une nouvelle réduction des effectifs en 2006, Mme David a expliqué qu'« on ne peut pas dire qu'on va supprimer des postes avant d'avoir engagé un quelconque dialogue sur la question ». Pour elle, ces propos sont « pour le moins maladroits » et pourraient « provoquer des réactions très dures à la rentrée de septembre ». La secrétaire générale de l'UNSA-Fonctionnaires a toutefois souligné que la question des effectifs, pour elle, « n'est pas un sujet tabou. Mais il faut d'abord discuter des besoins et faire en sorte qu'ils soient en adéquation avec les effectifs ».
Gérard Aschieri (FSU) a lui aussi fait part, mardi, de sa désapprobation après ces propos qu'il juge « inacceptables, à la fois parce qu'on place les considérations budgétaires avant les besoins et parce que lorsque le gouvernement parle de lutter contre le chômage l'Etat annonce qu'il va baisser ses effectifs ».
Ce qui pourrait mettre le Premier ministre, premier employeur du pays, en porte-à-faux avec son objectif de relance de lemploi. Même sentiment pour Jean-Marc Canon (CGT) : « Alors que le gouvernement affirme sa volonté de lutter contre le chômage, il est paradoxal de dire dans le même temps qu'on va réduire les effectifs dans la fonction publique ». Pour le reste, ajoute-t-il, « sur les autres sujets, du côté de M. Jacob, c'est le mutisme ».
Marie-Claude Kervella (CFDT) a déclaré, de son côté, que « le message à Christian Jacob, c'est surtout de souligner que nous avons ouvert de nombreux dossiers avec ses prédécesseurs et qu'on ne veut pas repartir à zéro ». Et de confirmer également l'annonce d'une « rencontre à l'automne sur les salaires ».c=http://www.up
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